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"La Corse"

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Le temps des vacances revint et le cap fut mis sur la Corse par une belle nuit de 14 juillet. Après les feux d'artifice... le ciel étoilé, une petite coque de noix dans l'immensité de la mer, une nuit de pleine lune. Le Capitaine veille, tout est calme et semble irréel, plein de mystères.

Et c'est au petit matin que le rivage se devina, d'abord dans la brume, puis petit à petit plus distinct et enfin la voilà... cette Corse dont on a tant rêvé. C'est toujours une émotion, de gagner ou de quitter une côte, dans les deux cas on quitte un monde pour un autre. Le monde de la mer et celui de la terre sont si différents.

Ce qui surprend quand on aborde la Corse par la côte, ce sont les effluves du maquis , un enivrant parfum d'épices qui rappelle celui du curry indien. La Corse est certainement une des plus grandes et des plus belles îles de la Méditerranée.

Saint Florent est un charmant petit port, un accueil plutôt réservé de la part de ses habitants, mais au fur et à mesure qu'on les rencontre ils deviennent plus confiants et finalement c'est avec beaucoup de gentillesse que les commerçants vous regardent et sont tout près à rendre service aux "Pinsutti" (les non-corse) que nous sommes !

Le climat méridional est propice à une vie simple, les insulaires ont gardé le goût des traditions et y veillent jalousement. Cela mérite le respect et les visiteurs qui le comprennent sont parfois admis dans le cercle des initiés. C'est un grand privilège et c'est ce qui arriva.

Partir en mer, à la pêche avec des amis corses, un vrai bon moment. Ils connaissent les meilleurs coins, là où il y a le plus et les plus beaux poissons, des pleins paniers de gros oursins. Le retour n'est pas moins animé, les grillades que l'on prépare et déguste tous ensemble autour du feu de bois, en se racontant les anecdotes des anciens. Que de choses on apprend alors sur les habitants, fiers de leurs origines, de leur Île à laquelle ils vouent une passion jalouse, de cette Corse à la fois si près et si loin de nous. Et quand certains se mettent à chanter... la polyphonie étant un chant spécifiquement corse, on se sent émus et très en harmonie avec la terre entière. Combien ils ont raison de vouloir garder leur âme, car il ne faut jamais renoncer à être soi.  

La Corse a été proclamée partie intégrante de le France en 1789, mais dans l'arrière-pays il y a de nombreux villages quelquefois haut perchés dans la montagne qui ont encore l'empreinte de leur patrie d'origine, l'Italie. Le clocher de l'église domine, de vieilles maisons en pierres qui ont l'allure de demeures fortifiées, des maisons-tours qui possèdent des murs très épais qui offrent outre leur solidité, l'avantage de conserver la fraîcheur l'été, de même que les persiennes en partie relevables. Des petits escaliers extérieurs très raides, mais qui ne manquent pas de charme. D'autres maisons plus petites, plus modestes, serrées les unes contre les autres et les vieux assis devant leur seuil, sur de vieux bancs de bois, fumant la pipe et devisant avec les voisins. Les femmes souvent de noir vêtues, la tête protégée par un foulard, vaquent à des travaux souvent pénibles, au champs ou ramassant le bois pour allumer et entretenir l'âtre, accompagnées souvent d'un âne porte-fardeaux. Tout est rudimentaire et leurs habitudes sont ancestrales. Lorsqu'on s'arrête dans un des petits "bar-tabac-restaurant" on est agréablement surpris par un accueil aimable et même chaleureux, on y déguste les spécialités de la région.

Toujours par la côte Bastia chef-lieu du département de la Haute-Corse fut la deuxième découverte. Ville très intéressante, très animée, avec un port où débarque l'été des flots de touristes avides de soleil, de sable et de mer. La Corse peut leur offrir tout cela... bien que malheureusement il y a des malentendus qui troublent quelquefois la quiétude de ce décor de rêve.

Amoureux de cette terre un jour un rêve prit forme, celui d'atteindre une inaccessible étoile... un petit bout de terre corse ! L'accord fut pris avec le propriétaire... tout se présenta de la meilleure façon, le rêve presque réalité, mais le berger gardien depuis des lustres, veillait... et fusil à la main demanda de déguerpir prestement... "c'est chez moâ... ici !" Dans ce genre de situation... il vaut mieux ne pas insister. Adieu veau, vache, cochon, couvée.... !

En contournant le Cap Corse on découvre d'autres merveilles, d'autres petits ports, des petits restaurants typiques et leurs spécialités ; la polenta, le cabri rôti au feu de bois, les figatelli saucisses d'abats de porc, la coppa filet de porc fumé, aussi un certain fromage dont les Corses se régalent de préférence lorsqu'il a ses asticots... ! mais à ne pas oublier le délicieux brocciu, fromage de chèvre frais avec lequel on fait également de très bons desserts ; le tout arrosé d'un petit rosé de Corse.

Porto-Vecchio se mérite car l'entrée du port est difficile, pleine d'embûches, de gros rochers... ! Mais une fois à quai quelle douceur de vivre, quelle beauté. Et quelle luxuriante végétation, que de fleurs et de belles demeures.

En poussant plus loin au sud absolu de l'île on arrive à Bonifacio, une ville perchée sur des rochers d'un blanc éclatant, étonnant et superbe. Tout autour de la côte des grottes, on l'on pêche des nacres et le corail rouge.

Étant si près, il est difficile de résister au désir d'aller visiter les Îles Lavezzi et en particulier Cavallo, où dans la baie de Zéri Lucy reçu le plus beau des cadeaux ; un coquillage en forme de bague pêché par sa fille, qui le lui passa au doigt ! C'est en sortant de cette inoubliable baie qu'un gros rocher, à fleur, non balisé et non signalé sur la carte marine, entama méchamment la coque du bateau et que la famille faillit faire naufrage ! C'est grâce au sang froid du Capitaine et la vaillance de son équipage qui pompa de toute ses énergies, que le demi-tour fut réussi et le séjour se prolongea de quelques jours... le temps de colmater cette avarie. Ces quelques jours furent en vérité des jours heureux ; tant il est vrai qu'à quelque chose malheur est bon. Et la croisière se poursuivit agréablement avec un bon bateau, la preuve étant faite.

Propriano et les Îles Sanguinnaires à l'entrée du golfe, semis de roches rouges d'une beauté à couper le souffle, sur une mer émeraude avec en point d'orgue une tour génoise. Ces tours que l'on commence à réhabiliter, il y en a une soixantaine qui se dressent ainsi en sentinelle sur les rivages, depuis l'époque des Génois maîtres et colonisateurs de 1284 à 1768 après 2 siècles d'occupation pisane. L'Office de Saint-Georges administrant la Corse au nom de la République de Gênes, édifia ces tours pour protéger l'île contre les attaques des Turchi, barbaresques venus d'Afrique du Nord. La Corse s'est toujours débattue contre les envahisseurs, à commencer par les Romains.

Ajaccio, chef-lieu de la Corse du Sud, a le charme indolent d'une ville plus coloniale que provinciale, elle s'oppose en cela à Bastia génoise et marchande, plus tournée vers l'Italie. Au Sud et au Nord, les Corses ne sont pas les mêmes... Le Nord, Bastia célèbre son enfant Pascal Paoli, le "père de la patrie". Au Sud, Ajaccio est toute vouée à Napoléon, il y est omniprésent ; on ne saurait oublier le grand homme, tout dans la ville évoque son souvenir à commencer, derrière une façade sobre à armoiries, la maison Bonaparte où il naquit.  Dans les cafés et dans la rue on parle corse. La vieille ville, autour de sa citadelle génoise est à explorer en priorité, elle permet de mieux découvrir l'âme ajaccienne. Un musée où l'on peut voir un livre génois de 1537 décrivant la Corse et les Corses, de belles pièces d'orfèvrerie, des tableaux de nombreux peintres ajacciens dont l'artiste contemporain Vellutini. Ajaccio compte une vingtaine de galeries de tableaux. Au palais-musée Fesch il y a des primitifs italiens aussi beaux que ceux du Louvre. Très en pente, la rue Bonaparte relie tout droit la citadelle au port et mène sur la place Foch bordée de palmiers et de restaurants. C'est là que peut voir manoeuvrer l'été près d'un bivouac, la relève de la garde : 24 volontaires du 2e régiment des chasseurs à pied de la garde impériale.

En quittant Ajaccio c'est une longue suite de plages de sable fin camouflées dans les rochers et un des paysages des plus saisissant de Corse les "Calanques" de Piana, suivi de la presqu'île de Girolata classée merveille du monde par l'Unesco. Après les falaises de porphyre du golfe de Porto, Calvi où un habitant sur quatre est un légionnaire. Sur toutes les collines, sur toute la côte, partout des oliviers, amandiers, citronniers et clémentiniers.

C'est au retour à Saint Florent que se termina le merveilleux voyage, en ne laissant qu'un seul regret, celui de n'avoir pas pris le petit train qui traverse la Corse du nord au sud, et que les Corses appelaient autrefois le "Trinighellu" (le Tremblotin) et qui n'a rien cependant d'un tortillard. La Micheline traverse les forêts de hêtres, châtaigniers et pins laricio ; et la plus belle portion, peut-être Corte-Vizzavona, emprunte le pont Eiffel qui enjambe le Golo dans le parc naturel.


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